Il m’en faut peu pour m’inspirer. Une ébauche, une tache, un ratage (supposé) d’aquarelle, cela peut être suffisant pour créer quelque chose d’autre, avec une pointe d’imagination et des fleurissements plein la tête ; par exemple.. La vie est plus belle en couleur.
Juliette Armanet aurait chanté « Imaginer l’Amour, les étoiles en plein jour.. », en ce qui me concerne je laisse s’exprimer ce qui vient, comme une poésie de la beauté des paysages qui nous entourent, Avec la pointe du coeur en guise de pinceau. Oui, cela peut paraître mièvre pour certains, naïf au mieux, mais je m’en moque, à vrai dire quand on ose on se trompe parfois mais quand on n’ose pas on se trompe toujours.. Cela s’applique à l’aquarelle, bien sûr, mais à d’autres domaines aussi.
Oser métamorphoser. C’est ce que j’ai fait sur les 2 chutes d’aquarelles qui m’ont été confiées. La première représentait des marches, aux pourtours fleuris, un sujet que j’avais donné il y a quelques années à mes élèves. Voici donc la photo avant (projet abandonné) et la photo après (remise à flots) :


Il ne faut pas hésiter à « repepser » les couleurs, à fleurir encore et encore, comme des baisers que l’on ne donne (ou ne reçoit) jamais assez.. Le monde en a besoin ; et nous sommes tout un monde. J’ai intitulé cette aquarelle « Vers le jardin d’Eden ». Sans doute faut-il gravir quelques marches (faire quelques efforts) pour découvrir le merveilleux. Cela en vaut la peine.
Dans cette autre reprise, c’était plus difficile ; à partir d’une tache il m’a fallu imaginer ce que je pouvais en faire. J’ai cherché. Et puis, quand on écoute son coeur les choses se mettent progressivement en place.. Voici là aussi la photo avant (une tache) et ma réinterprétation :


On a du mal à reconnaitre et pourtant il s’agit bien de la même feuille. Des lavandes et un cabanon sont apparus. J’en profite pour remercier chaleureusement cet élève (qui se reconnaitra) pour le don de ces feuilles et pour sa gentillesse en général.
En plein mois de novembre, cela fait du bien de peindre des fleurissements. L’actualité le mérite. J’ai aussi regardé à la télé dimanche soir un reportage consternant sur l’état de l’éducation nationale en France. Baisse du niveau général, baisse du respect envers les professeurs, agressions, dégradation des infrastructures, etc… le constat était déplorable. Les gens n’imaginent pas combien il est difficile d’enseigner. Cela apporte des joies, certes, mais il faut des trésors d’énergie et de résistance pour supporter les perpétuels râleurs ou insatisfaits .. (En étant moins payé qu’un footballeur).. Bref.
Une petite histoire plus souriante pour finir. Cela fait plus de 10 ans que j’ai un petit poulailler dans mon jardin. Mes 2 poules sont maintenant trop vieilles et ne pondent plus (depuis plusieurs mois) mais je les garde par sympathie. L’autre jour, quelle drôle de surprise de trouver dans le poulailler un adorable petit chaton d’environ 2 mois.. (Comment est-il arrivé là ?? Mystère..).. Nous n’avons pas pu le garder très longtemps (même pas eu le temps de trouver une recette sur internet..), notre voisine a bien voulu l’adopter.. Nous le reverrons donc certaines fois. Ceci pour dire, symboliquement , qu’il y a beaucoup d’êtres qui traversent nos vies , qui nous apportent de la lumière, de la joie, ou simplement le cadeau de leur présence, qu’importe la durée, que ce soit une journée (comme pour ce chaton) , quelques semaines ou des années, rien ne meure de ces rencontres. Le plus difficile est juste d’en accepter la brièveté.
Voilà ; un peu d’aquarelle, un peu de réflexion, et pour finir un peu d’ironie.. J’ai aperçu dernièrement le visage de Madona. Bon, à 65 ans on peut dire qu’elle assure encore sur scène.. Mais côté chirurgie esthétique cela semble assez…effrayant.. Tant d’effort pour Paraître..(encore jeune).. Du coup, j’en viens presque à aimer mes rides. La Métamorphose (de Kafka) transformerait certains en cafard, d’autres en poupée de cire inexpressive ; un peu comme dans les filtres Instagram pour paraître ce que l’on est pas.. Triste époque..
J’avoue, j’ai plein de défauts. Mais la vie est trop courte pour ne regarder que cela.
A bientôt !