Le fruit de mon travail

Le timing est presque bon, je suis en train de peindre des abricots avec mes élèves, et je me disais que cela illustrerait bien le conflit avec les agriculteurs en ce moment, en France et ailleurs en Europe.. Hélas, ils ne sont pas encore finis ; il faudra patienter pour voir cette branche d’abricots rougeoyants, comme l’est le désir d’en goûter la saveur quand ils sont à portée de main.. Bref, on va se consoler avec ces 2 photos de mes fruits qui ont été achetés l’année dernière, les acquéreurs m’ ont envoyé une photo de chez eux :

Cela me fait toujours plaisir de recevoir les photos de mes créations ailleurs.. Un peu comme quand on a des nouvelles de nos enfants qui grandissent et se débrouillent loin sans nous.. Savoir qu’ils apportent un peu de lumière là où ils sont, c’est un peu comme un accomplissement..

Pour en revenir aux agriculteurs, bien sûr comme beaucoup d’entre vous je soutiens cette profession et leurs revendications.. Il n’est pas concevable de gagner si peu quand on fait un métier si important, et de passer des heures sur l’administratif.. Bloquer des autoroutes, pourquoi pas (tant que c’est hors saison touristique..) Pulvériser du lisier sur des préfectures, je ne sais pas si cela sert à grand chose, c’est comme si je balançais du caput mortum sur une MJC qui supprime mes cours ; c’est juste salissant.. Je supporte beaucoup moins cette manie de brûler des pneus, (quelle que soit la manifestation).. Comme si la planète ne souffrait pas assez de pollution comme ça.. Nous avons tous besoin d’air pur.

Cette terre sur laquelle nous vivons appartient aussi aux animaux, à toute la vie animale et végétale qui cohabite avec nous.. Le respect de cela est une des clés pour évoluer vers une société meilleure. Il me semble.

C’est en leur honneur que je peins si souvent des paysages de nature, des forêts, des lacs, des coins de campagne, et parfois quelques animaux, comme ces volatiles :

Celle-ci s’intitule « Comme un envol » (22 x 30 cm). Et cette autre a été peinte avec des couleurs granulantes de chez Schmincke :

Un héron solitaire ; il doit profiter de la beauté de la nature et du silence qui l’entoure. Le tout a été fait dans le mouillé sur mouillé..

Bon, vous voyez, je travaille beaucoup.. Parfois trop peut-être, car il m’arrive de répondre n’importe quoi à des élèves certains soirs.. Comme par exemple « Faites plus de péchés ! » à une élève qui me demandait : « Jacques, comment je fais pour enlever mon auréole..? ».. Bien sûr, je lui ai montré comment on faisait.. L’auréole en aquarelle pourrait faire de nous des saints, tant il faut de la tolérance pour accepter sa présence inopportune.. Un peu comme les démarcations, c’est fâcheux tout ça, mais cela nous apprend la patience et la relativité dans ce qui est grave et ce qui l’est moins…

La fin du mois approche, déjà, et il y aura un nouvel exercice pour élèves dès jeudi. Pas la peine de se servir de l’Intelligence Artificielle pour générer des images d’aquarelles pour les réaliser. (La personne sur Facebook dont je parlais l’autre fois continue d’ailleurs à en poster ; le ridicule ne tue pas il est vrai..). Mais comme me disait mon élève Christiane, c’est de l’illustration bonne à agrémenter les calendriers, vite oublié et déclassé, sans l’émotion propre que procure une véritable aquarelle.. Je suis bien d’accord..

Il n’y a donc pas de perfection dans mes aquarelles. Plein de petits défauts ; de mauvais choix parfois, des excès ou des approximations, bref, un vrai résumé de ce que je suis en tant qu’Être..  Hé oui, je ne suis pas parfait ; mais je vous assure que je fais de mon mieux pour m’améliorer…

Le fruit de mon travail se révèle dans la persévérance à me remettre à l’ouvrage, malgré les ratés et les déceptions. Avec toujours l’espoir que l’aquarelle suivante sera plus réussie que la précédente.. Comme les périodes de la vie..

A bientôt !

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