Quand on a tout donné et que l’on s’est battu avec vaillance on dit qu’on a pas à rougir de la défaite.. Il en est souvent ainsi des matchs des français à Roland Garros, hélas, valeureux parfois mais miraculeux quand ils passent 2 tours.. Bref, ce n’est pas encore cette année que l’on aura un successeur à Yannick Noah, vainqueur en 1983.. Cela fait plus de 40 ans ; c’est long.. C’est précisément cette année là que j’ai commencé le tennis avec mon père, et joué aussi mon 1er tournoi.. Qu’importe si ma cuisse est à peine aussi grosse que le bras de Nadal, je joue dans la catégorie nains de jardin…. Nous somme en 2024 et je continue, sans prétention , à jouer dans ma tranche d’âge (+ 55).. Après celui de Carpentras en octobre, je viens de remporter celui de Cavaillon mardi.. Ce fut sans doute une erreur car j’avais une douloureuse lombalgie et le mal s’est aggravé en jouant . Tant pis pour moi.. Tant pis si maintenant je marche comme une vieille de 95 ans, que je ne peux plus me baisser ni soulever un poids trop lourd, c’était le prix à payer.. Fallait voir ma tête après les 2 h 30 de match je ressemblais à un vieux pruneau déshydraté (ou à un Michel Houellebecq ayant fait Koh Lanta), bref , tout ça pour avoir comme lots un t-shirt Adidas et un serre-tête ( censé retenir mes cheveux de tomber dans mes yeux.. Ha ha !!).. Ne vous moquez pas, ma réelle motivation est de pouvoir en parler à mon père au téléphone, et qu’il dise qu’il soit fier de moi… je ne sais pas encore jusqu’à quand cela sera possible. Je n’ai jamais eu le niveau pour gagner 1€ dans ces tournois départementaux, au mieux une coupe ou un bon d’achat.. Saviez vous qu’un perdant au 1er tour de Roland Garros touche environ 70 000 € ? (même s’il ne joue qu’un point et abandonne après 1 minute).. C’est affolant. Pas sûr qu’une infirmière touche cela en 2 ans..
Bon, si je vous ai parlé autant de tennis c’est qu’il y a un petit parallèle avec l’aquarelle ; je me débats tous les jours pour vivre de mon art, j’essaye de progresser, de durer, de me renouveler , sans me lasser, comme quand je cours après la balle dans les petits tournois départementaux, loin, bien loin des meilleurs aquarellistes (ou tennismen )des magazines.. C’est déjà une chance de pouvoir le faire. Je ne l’oublie jamais.
Je n’ai donc pas à rougir de ce que je fais ; et justement en parlant de rouge, je vous présente cette aquarelle, toute débordante de joie et de vitalité :

. Il ne faut pas hésiter à sortir du cadre.. Cela rajoute un côté « libéré » et vivant, important de nos jours..
Je vous parlais aussi de grand format à l’aquarelle l’autre fois ; en voici un, toujours avec des coquelicots, mais aussi des oliviers et une belle profondeur.. :

C’est une invitation à une balade dans les coquelicots du mois de mai.. Les bords des routes en sont encore constellés, et c’est magnifique..
Demain c’est le 1er juin et il n’est pas impossible que l’un des sujets proposés en exercice ait un rapport avec cela.. Soyez attentifs..
Je n’ai guère envie de parler d’actualité aujourd’hui ; vous dire que je suis dégouté par certains comportements politiques est devenu un pléonasme ; sans compter ces émissions télé qui font de la propagande (plus ou moins masquée), en démontrant que si vous ne pensez pas comme eux vous êtes nul, en cherchant le buzz ou la polémique à tout prix , comme si le monde n’était pas assez agité en ce moment..
Dans tout ce tumulte, je préfère vous parler d’aquarelle, de coquelicots ou des beautés du monde, comme l’est la poésie :
« Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue ; un trouble s’éleva dans mon âme éperdue.. » (extrait de Phèdre – J. Racine)..
C’est tellement naïf, et pourtant tellement essentiel, il me semble.. N’ayez donc pas peur de rougir d’émotion, pas celle de la colère, plutôt celle de l’émerveillement..
A bientôt !
quelle féerie! Les coquelicots si fragiles , légers et souples ce sont envolés dans votre aquarelle. Bravo j’aime!