Le verdict est tombé. Dans mes voeux personnels du 3 janvier sur ce blog je ne souhaitais pas grand chose si ce n’est d’avoir la chance d’être retenu parmi les exposants des Rencontres Lun’aquarelle de St Sériès en octobre prochain.. Hélas, ce n’est pas le cas. J’ai reçu le mail m’annonçant ma non sélection.. Bon ; j’ai pensé au discours de Greta Thunberg à l’ONU en 2019 (« How dare you ? You have stolen my dreams, my childhood with your empty words.. etc.. ») avec des sanglots dans la voix.. Et j’aurais bien aimé vous dire que je me suis roulé par terre comme un enfant capricieux, que je me suis agenouillé en levant la tête vers le ciel en criant « Pourquooooiiii !!! « , que j’en ai pleuré toute la nuit, etc.. etc.. Mais le niveau des nappes phréatiques est remonté, ce n’est donc pas la peine.. Je garde mes larmes pour autre chose.. Plus sérieusement, la liste des retenus pour ce salon est logique et sans surprise ; les meilleurs ou les plus originaux y sont. Je suis ravi pour mes collègues Stéphane Langeron, Alain Rolland et Véronique Albert, retenus parmi les 15 sélectionnés, de même que pour 2 de mes anciennes élèves (même si elles n’ont jamais cité mon nom dans leur parcours sur leur site, je dois peut-être faire honte..) ; après tout, 9 mois de cours ce n’est pas grand chose dans une vie. La vie est un puzzle de bien de pièces différentes, et ce qui fait notre richesse c’est notre différence..

Pour être honnête, j’avais compris déjà lors de la biennale de Pernes début mai que je ne serai pas retenu pour St Sériès. Je n’ai pas oublié les critiques (subtiles) reçues sur mon travail , trop léger trop pâle sans caractère.. Cela m’a conforté dans l’idée d’arrêter de proposer des sujets dans le mouillé sur mouillé lors des prochains salons, peut-être que ce sera des rivières, des paysages à ma façon ou des bichromes, je ne sais pas encore.. Ce n’est pas évident de courir plusieurs lièvres à la fois, je le rappelle toujours, mais je vis de ma peinture depuis une vingtaine d’années, qui plus est avec de l’aquarelle, n’ayant pas d’autres revenus. Je considère déjà cela comme un exploit. La vie est trop courte pour avoir des regrets pour autre chose.

J’ai trouvé que ce texte d’Alexandre Jollien collait parfaitement à ma réflexion actuelle.

Quant à ma sélection pour le salon j’ai voulu la bazarder.. Dès que mon regard se posait sur la mièvrerie de ce qui était proposé j’avais l’impression de voir mon visage dans la glace le matin.. Le reflet de notre imperfection (Ah il est loin Brad Pitt..!).. Le poids des ans est sans pitié. Mais je me dis toujours que c’est une chance (de vieillir) que d’autres n’ont pas. Mes aquarelles dans le mouillé seront donc proposées à Roussillon, et là j’aurai surement plus de chance de plaire à un visiteur.. A un acheteur.. Voici une partie d’une grande aquarelle que j’avais envoyée dans mon dossier de candidature :

Je dis une partie car elle a été divisée en 2. Je fais du recyclage.. Cette aquarelle s’intitule « Rêverie ». Comme tous ces rêves qui s’éloignent à mesure qu’on s’en rapproche, sans doute.. Je me dis qu’un peu de douceur en ce moment ne peut faire que du bien..

Pour finir, une aquarelle de rivière (pour faire plaisir à certains), en clin d’oeil au titre de cet article, pleurer des rivières, des larmes de déception.. LOL.. Je plaisante bien sûr.. Il s’agit de la Méouge, rivière en Drôme provençale, une aquarelle corrigée et revisitée de mon élève Jacques G :

Je préfère les torrents de l’Âme aux torrents de larmes.. Il y a des profondeurs insoupçonnées dans le coeur de celui qui peint, seuls ceux qui prennent le temps, qui lisent entre les lignes, peuvent comprendre parfois cet univers du sensible.. Heureusement qu’il y en a..

Je ne vais pas commenter l’actualité, j’hésite entre effroi, consternation et dégout.. Et quand je dis « dégout » je ne parle pas de l’eau de la Seine (dont j’attends toujours le bain d’Anne Hidalgo), mais du comportement de certains politiques, de tous bords, comme François Hollande par exemple qui arrive encore à prouver que le ridicule ne tue pas.. Bref, cela prouve que je suis encore vivant, malgré le ridicule de ma candidature à certains salons.. J’ai le nez pour suivre le vent dans la bonne direction (tant qu’il n’est pas cassé comme celui de MBappé..)

A bientôt !