Les visiteurs se font bien plus rares à la galerie, on sent que la fin (de la saison) approche.. Je continue d’attendre ceux qui m’ont dit qu’ils repasseront « tout à l’heure » .. Depuis 2017 ou 2018 c’est vrai qu’ils prennent leur temps, mais la patience est une vertu.. Il y a aussi ceux qui disent qu’ils repasseront après manger.. Bon…ça doit être un sacré repas, genre banquet de fin d’album avec Astérix et Obélix, ou alors la digestion doit être très longue, car quand ça fait plusieurs jours on peut légitimement penser que c’était une fuite polie.. Mais non voyons, je ne suis pas dupe.. L’on apprend depuis le début à vivre avec ces promesses non tenues (les hommes politiques nous y ont préparé depuis bien longtemps), cela fait partie du jeu, le jeu de l’attente et des espoirs, de l’optimisme et de la réalité.. On s’y fait..

Parmi les visiteurs, il y en a certains qui ne peuvent s’empêcher en partant de nous dire « Bon courage !« .. Comme si nous traversions une épreuve terrible, celle d’être laissée à notre triste sort de vouloir vivre de notre peinture et de mendier le passage d’un acheteur.. Pauvres de nous … Je dois dire que cette forme de condescendance m’agace légèrement. Même si certaines heures sont longues, c’est plutôt une chance de vouloir (pouvoir) vivre de ses créations artistiques.. Il ne s’agit pas de courage..

Le courage c’est ce qu’il faut qu’on on est un hobbit et qu’on doit traverser le Mordor ou affronter un dragon.. Plus sérieusement, le courage c’est quand on est infirmière et qu’on se lève très tôt pour un salaire de misère, quand on est enseignant devant des élèves irrespectueux et des parents irresponsables, quand on est pompiers et qu’on se fait « caillasser » alors qu’on vient aider… Le courage, il en faut quand on veut être une femme rebelle en Afghanistan (ou même dans certaines cités), quand on est homo dans un pays intolérant, quand on résiste au harcèlement, aux humiliations, quand on veut défendre l’Amazonie malgré Bolsonaro.. Le courage on en a besoin quand on est malade et qu’on souffre tous les jours et qu’on continue comme si de rien n’était.. Je pourrais encore trouver des dizaines d’exemples, tout ça pour dire que vivre de son art n’est pas un enfer comparé à certains… J’en ai tout à fait conscience.

Cela n’empêche pas la fatigue, ou le travail, mais ce n’est rien quand on fait ce qu’on aime. L’autre jour j’ai reçu une proposition pour candidater au salon d’aquarelle de St Yriex en juillet 2022 ; j’ai dû décliner d’envoyer ma candidature, car si j’étais retenu, outre les 5 h 30 de route juste pour l’aller, il m’est quasi impossible de m’absenter de la galerie quelques jours à cette période.. Ce sera peut-être une autre fois.

J’ai peint cette petite ruelle en technique « illustration » récemment :

Le village semble désert, mais on ne peut pas dire qu’il n’y a pas un chat.. (Oui, c’est vrai, j’avoue, il m’arrive d’en mettre « parfois »…)

Il y a aussi ce petit brou de noix :

Inspirée d’une photo prise près de Valbonne (06) par ma fille.. Oliviers et restanques.. Un travail toujours intéressant..

Il reste une journée pour les « lents » participants aux exercices de ce mois. J’essaierai de poster mes commentaires ce week-end..

Je voulais terminer par ce magnifique mot écrit sur mon livre d’or il y a quelques semaines ; un genre de commentaire qui fait plaisir, et qui suspend toute idée de « courage » dans ce choix d’artiste que nous faisons..

A bientôt !