Pour la beauté des images de ses films Terrence Malick fait partie de mes réalisateurs préférés ; dans « Le nouveau monde » il y a d’ailleurs un magnifique mariage des images avec le concerto pour piano n°23 de Mozart.. Un moment de grâce. Pourquoi en viens-je à parler de ça ? Sans doute parce que les choses changent et que probablement le monde ne sera plus pareil après ces semaines de confinement.. Beaucoup de gens prennent conscience de cette course quotidienne pour gagner sa vie, gagner sa vie pour payer ses factures, ses impôts, sa maison, sa retraite… Un troupeau docile. Tant que nous avons de l’herbe à brouter nous faisons confiance aveuglément à nos bergers… (Ces fameux 1% qui dirigent l’humanité).. Difficile de faire le tri dans toutes les infos que l’on reçoit, les fake news, les manipulations d’opinion.. Le temps qui nous est laissé pour prendre conscience des beautés qui nous entourent est dérisoire, ou alors détourné par le bruit assourdissant des médias, des divertissements abêtissants ou les lumières hypnotiques de nos écrans.. Jusqu’à la relation à l’autre qui devient virtuelle, superficielle.. Il faut bien des efforts pour se sortir de ce tourbillon, ce somnifère entretenu, car tout est fait pour nous y maintenir.. Bien sûr, peindre, marcher dans la nature, jardiner, méditer, lire, écouter de la (bonne) musique, sont des moyens de se retrouver vraiment au coeur de l’essentiel. Il y a une évasion incroyable à regarder les fleurs s’épanouir, les abeilles et les papillons butiner, à écouter les chants des oiseaux… Peut-être ce confinement aura au moins servi à cela. Une pause.
Certes, il est plus facile d’être confiné dans une maison, avec un jardin, que d’être dans un appart de 20 m carrés.. Je n’ose imaginer le désarroi absolu si internet ne marchait plus ni la télé.. Quelle horreur ! Se retrouver face à soi ; seul(e), à 2 ou avec des enfants.. C’est une épreuve que beaucoup auraient du mal à affronter.. Apprendre à se réinventer, prendre conscience de la vie qu’on mène, c’est peut-être le moment.. Oui, il est fort probable que l’Après (virus) ne sera pas pareil qu’avant. Il y aura une prise de conscience. Notre façon de fonctionner, de dégrader notre environnement, de consommer et jeter, pouvait-elle continuer comme ça ..?
Personnellement je n’ai aucune certitude sur la réouverture de la galerie de Roussillon. Si cela redevient possible (en mai, en juin ? ..) il y aura très peu de touristes étrangers, et l’on comptera sur les français pour être solidaires de tous les artistes, artisans et commerçants, pour les aider à sortir la tête de l’eau.. On en aura vraiment besoin…
Quant à mes cours, j’espère aussi qu’ils reprendront, peut-être en mai.. Nous verrons bien..
Les exercices continuent sur mon site ; un prochain sujet sera proposé demain. En attendant voici une petite aquarelle de reflets, pour se relaxer… (« La peur ne nous empêche pas de mourir, mais elle nous empêche de vivre… »)