Il arrive que l’on peigne trop vite, surtout en aquarelle où l’on pense bien faire mais où rien n’est jamais acquis. Les événements se bousculent parfois, on manque de temps (c’est le cas en ce moment) et nos aquarelles peuvent refléter une certaine impatience ou une précipitation lors de leur réalisation.. Il ne faut pas confondre spontanéité et précipitation. Et l’on n’acquiert pas de la spontanéité par magie ou par hasard ; c’est d’abord du travail, du lâcher prise, sans oublier un minimum de niveau en dessin, pour arriver (PARFOIS !) à quelque chose de satisfaisant.. Cela s’appelle « Aller à l’essentiel ».. Il est donc recommandé de ne jamais s’attarder sur une aquarelle, à fignoler des détails, souvent superflus, certes, tout cela est plus facile à dire qu’à faire.. Suivez mon regard… Certaines élèves se reconnaitront dans leur irrépressible envie de revenir coûte que coûte sur leur peinture, alors qu’elle semblait plutôt bien pour les autres.. Est-ce le désir d’une (impossible) perfection ? La sensation de pouvoir tout améliorer ? Peut-être… Avec le temps on finit par laisser les choses telles qu’elles sont, elles ont la vérité de l’instant.
Au delà du discours, je dois avouer qu’il m’arrive de revenir sur d’anciennes aquarelles. J’en ai déjà montrées sur ce blog précédemment. Je fais aussi du recadrage, et cela suffit parfois pour rendre une oeuvre plus attractive ou plus vendable.. Je cède à la loi du marché. Il en est ainsi quand notre atelier voit une fréquentation très touristique et populaire ; « La Belle Aquarelle« , toute en suggestions , fondus et légèretés a bons dos, elle recueille des compliments mais elle ne permet pas de vivre décemment. Au décompte final il s’avère que ce sont bien des aquarelles de lavandes ou de coquelicots qui se vendent le plus et me permettent de payer mes charges.. C’est ainsi. Ne soyez donc pas trop sévères avec mes créations parfois « commerciales » car je ne pourrais pas continuer à vivre de ma peinture sans elles.. (Je n’ai pas d’autres revenus ou de retraite à côté)..
J’ai pris du temps pour peindre cette cascade ; le départ de mes 2 rivières précédentes m’a encouragé en cela :

Elle sera visible à l’atelier de Roussillon ce week-end.
Pour rester dans les mêmes couleurs, il y a aussi ce coin de forêt :

Je ne sais pas (je ne crois pas) que les gens se rendent compte de tout le travail que cela représente, toutes ces centaines d’aquarelles, encadrées ou sous passe-partout et plastifiées, oui c’est du boulot, alors il est possible que l’on puisse manquer de temps pour gérer tout le reste..
Je n’ai donc pas encore eu le temps de commenter les exercices sur mon site ; je suis aussi en retard sur les quelques cours par internet, j’espère que vous comprendrez et serez indulgents.. Sans coke ni alcool, ni tout autre paradis artificiel (hormis les injections de caput mortum) il m’arrive d’être dépassé.. J’ai bien peur de n’être qu’un humain comme les autres..
J’ai reçu le magazine L’Art de l’Aquarelle hier, et donc le résultat du concours des lecteurs..

Pas de quoi sauter au plafond, 59 ème/100, c’est moins bien que les fois précédentes, mais je suis à ma place, d’autres peignent bien mieux et méritent largement leur classement. C’est déjà un honneur d’être là, sur plus de 1200 visuels au départ.. Un grand merci à ceux qui ont voté pour moi.. (En enlevant mon vote, celui de mon chat et ceux de mes proches proches, vous étiez environ 120 à voter pour cette aquarelle de l’aber qu’on voit danser..). Cela reste de la joie en cascade..
Une dernière info pour finir ; j’ai dû annuler la dernière journée de stage prévue à Roussillon le 7 juillet. En effet, le tour de France passera par le village ce jour là et il sera très difficile d’accéder ou se garer.. Le stage se limite donc pour l’instant à 2 jours (lundi 5 et mardi 6) car je ne sais pas encore si je prévois un jour ailleurs ou plus tard..
C’est à suivre..
A bientôt !
BRAVO c’est magnifique et merci pour toutes les aquarelles que nous pouvons admirer de chez nous, c’est un beau partage.