Les jours à venir vont être assez prenant avec, d’une part la réouverture de la galerie de Roussillon, et d’autre part l’expo de mes élèves du 6 au 12 avril.. Ne vous étonnez donc pas si je mets du temps à répondre par mail (élèves notamment)..
Ce magnifique village de Roussillon va cette année encore accueillir mes aquarelles (et celles de mon collègue Bernard Troublé) du 1er avril au 30 octobre. J’y serai même dès demain pour finir l’accrochage. Passez quand vous voulez… Dimanche après-midi , le village aura l’honneur de la visite du sémillant Stéphane Bern pour le tournage de son émission « Le village préféré des français« .. Roussillon concourra donc cette année et j’espère que vous serez nombreux à voter pour lui , le temps venu..
C’est parti pour une nouvelle saison . Je n’irai sans doute pas exposer ailleurs, ni peintres dans la rue, ni salons (pas relancé par Méjannes-le-Clap), c’est déjà un travail énorme d’être en atelier-galerie, et les allers-retours sont aussi fatigants.. Il faut gérer la création , le côté relationnel commercial, le stress de pouvoir boucler le mois.. Beaucoup de choses différentes en somme..
Et puis il y a ce sentiment d’abandon. Ce lâcher prise à gérer… Quand vous avez mis du temps et du coeur à peindre des aquarelles, certaines que vous aimez particulièrement partiront , souvent bien en deçà de la valeur (sentimentale) que vous leur donnez, mais il le faut bien puisque c’est ainsi . Vous voyez votre maison se vider des aquarelles peintes pendant l’hiver, en partance pour la galerie . C’est un peu comme nos enfants que l’on voit grandir, dont on voyait la tête mal réveillée le matin au petit déjeuner , ou le soir au dîner, ces têtes qu’on aimait tant , une présence rendue banale dont on ne mesure pas toujours le bonheur, à cause du quotidien. Et puis un jour , plus rien ; c’est parti. On apprend à ne pas trop s’attacher, ou à ne pas le montrer.. On comprend qu’on n’ élève pas des enfants pour les garder à soi mais pour eux mêmes. On ne peint pas des aquarelles pour soi mais pour le chemin qu’elles feront, dans la rencontre de la personne destinée. C’est un honneur immense de pouvoir offrir cela. Quelque soit notre niveau.
L’aquarelle partie, il restera toujours le bonheur de l’avoir créée. De l’avoir vu naître au fil des coups de pinceau (et de mon petit doigt levé)… Je me mentirai bien sûr un peu, quand viendra sa nostalgie.. Je n’avouerai pas qu’elle me manque, comme Cyrano à Roxane..
« Non, non, mon cher Amour, je ne vous aimais pas !… »
J’aime voyager dans l’incertitude de l’aquarelle, quand les couleurs font n’importe quoi, que l’on se perd, et puis au fur et à mesure, apparaissent des arbres fleuris, des pierres, et les senteurs des herbes mouillées du printemps..
Un artiste est comme un amandier dans la garrigue ; quelque part dans la végétation banale des campagnes, un arbuste fleuri nous annonce que le printemps arrive et que de belles choses subsistent.. Même s’il n’éveille cette émotion que pour une personne cela lui donne raison d’exister..
Les fidèles de ce blog reconnaîtront ce sujet déjà traité il y a quelques mois.. Le contraste du ciel sombre avec la lumière sur les arbres est toujours intéressant à travailler.. Le prochain stage à Martigues aura lieu en juin (thème des arbres) sinon il reste de la place pour le stage à Velleron autour du 3 mai..
Il s’agit de reflets printaniers sur la Sorgue.. Ce sont des couleurs que l’on commence à voir ces jours-ci, les verts tendres, les rosés, les jaunes doux.. Voici aussi 2 photos du stage :
L’erreur la plus fréquente est de juger son travail par rapport à celui du maître de stage. Le vécu et l’expérience ne sont pas les mêmes. L’humilité et la patience sont des qualités essentielles pour progresser.. En voyant ce qui se fait ailleurs, tellement mieux parfois, je me dis que ma marge de progression est immense, et cela me motive (plutôt que de me décourager)..
Là aussi , un sujet qui m’est cher..
Cette photo date de 1986.. J’étais en train de peindre une série sur les mangroves . Il me semble que le truc brun que j’ai sur la tête soit bien de la chevelure… Si si, je vous l’assure.. Mais maintenant je coupe très court, c’est moins gênant quand il y a du mistral d’avoir les cheveux dans les yeux..
C’est ce genre de paysage que je parcours, parsemé d’amandiers en fleurs, et de Ventoux enneigé.. Pas de maison pour une fois, la nature est belle sans ça..
Cet iris et son bourgeon sont un peu précoces mais ce n’est que l’impatience de les voir en vrai..

Ma petite Gaïa s’en est allée la semaine dernière, pendant le stage ; ajouté à d’autres déconvenues ce fut une peine immense, car l’on s’attache parfois fort à ces petites bestioles.. Je garde le souvenir de ses acrobaties cet été dans les oliviers du jardin (photo), ses demandes de câlin, ses filouteries , ses siestes interminables dans des poses incongrues, ses miaulements particuliers, etc… Certains diront que ce n’était « que » un chat, qu’il y en aura d’autres, et que la vie est ainsi faite.. Nous ne faisons que passer. D’autres comprendront car ils savent ce que peut représenter un animal qu’on apprécie.. Ces disparitions nous font réaliser l’impermanence des choses, la fragilité de ce qui nous entoure, et donc l’importance de les vivre pleinement quand elles sont présentes.. « J’ai reconnu le bonheur au bruit qu’il a fait en partant « (J. Prévert)..